
Lorsqu'il est entré dans ma vie, il a très vite fait du poing sur la table. Ses mots ont percé les murs épais construits afin d'éviter que les Jules arrivent au coeur de ma forteresse. Il n'avait pas pris son temps, il est parti à l'assaut et finalement j'eus dû rendre les armes plus vite que prévu. Il semblait être content de m'avoir percé. Je fermais les yeux et je voyais encore mes villages en feu à cause de l'impact de ses armées. Je n'ai pas pu riposter, je l'ai laissé entré et j'ai directement agrippé le fameux drapeau blanc pour qu'il me laisse m'enfuir. Grossière erreur de ma part. De fait, qui, sauf le candide aux contrées légèrement florissantes, pouvait croire qu'en rendant les armes l'envahisseur allait laisser ses terres vierges ? J'ai du respecté le temps d'un trêve, d'une gouvernance à deux, d'une tutelle sur l'étendue de mon coeur et ses régions éloignées. Je n'ai pas compris directement à quelle sauce mon peuple allait être mangée, si tôt ou tard je pourrai à nouveau faire preuve de diplomatie pour reprendre la gouvernance de mes terres. La cohabitation s'est déroulée un certains temps. J'étais convié à ses banquets ressemblaient comme deux goutes d'eaux à des repas de Lucullus. Je fus longtemps bercé par le son de ses chanteurs, j'adorais de nouveaux dieux timidement connus auparavant. Pourtant, la révolution grondait dans le coeur des honnêtes gens. La grogne a rapidement gagné du terrain, on est venu me recommander d'inverser la courbe au risque de mutineries ou encore de famines. J'ai saisi la portée de leurs exaspérations : la liberté de mon peuple était mise en péril. Il a trop longtemps dû se reposer sur le seul poids de ses propres épaules. Les richesses obtenues n'étaient présentes et apparaissaient qu'à la sueur des fronts de mes villageois alors que le peuple de l'envahisseur dilapidait la fortune. Parallèlement, cet envahisseur aspirait à construire de nouveaux temples : ceux dédiés à une vie à deux, vie nourrie de tant et tant de projets. Ces idées étaient belles mais précoces, comment donc faire passer la pilule? Une solution s'est profilée au loin : éjecter l'envahisseur, l'assommer dans son sommeil, couper les liens de ses rêves et le renvoyer là où d'autres l'attendaient probablement. Cette solution ne s'est pas faite attendre, rapidement je suis passé à l'action. J'ai simplement veillé à lui remettre un baiser sur la joue, lui souhaitant bien du bonheur, mais non dans mes contrées.